À propos

La passion comme cheval de bataille

Des années dans son atelier, son laboratoire comme elle se plaît à dire. Des années de recherches où l’extase et le découragement se chevauchent; tel est son quotidien! Bref, un chemin continu d’une artiste-peintre fonceuse, acharnée, décidée de se mesurer, de se trouver à travers ses toiles devenues cheval de bataille. Son besoin viscéral de création la transforme et jour après jour, elle trace la route, sa route, qu’elle suit. À genoux sur le sol, elle positionne le carré de toile blanche, le début, la naissance d’une entité. L’œuvre est à faire et le grand défi : faire plus ! Meilleure composition picturale, meilleure gestuelle, meilleur résultat : des sujets qui surprennent et déçoivent. Toujours, il y a panique en la demeure. Alors, surgit l’éclatement des formes, des figures, des lignes folles, des couleurs gorgées de pigments qui transgressent ses états d’âme. Quel travail !

La passion, toujours et encore… Et voilà, la route est de plus en plus droite, les balises tombent, les angoisses non ! La ligne et la forme s’imposent. La confiance a pris le dessus, mais la recherche continue et le travail augmente. C’est le virage, le passage : la déconstruction. L’obligation d’aller voir ailleurs et autrement. Le même carré de toile blanche, toujours le défi de la création dans l’attente des découvertes qui transportent le motif à travers les gestes, la force, la concentration. Elle emprunte la route du carrefour giratoire, l’artiste n’a pas le droit de s’arrêter. L’œuvre est en devenir et saisit le signe du départ, le « GO » qui la plonge au cœur du fond : arrêt interdit. Elle lâche prise, s’abandonne et laisse jaillir la cause, encore inconnue la minute précédente. Le doute, cette bête affreuse, est maté. L’artiste déroge des sentiers battus et elle dérange. le message passe à travers l’œuvre, c’est le propre de l’artiste.

La vocation, c’est avoir pour métier sa passion.

Stendhal